Tous les hommes ont pourtant un accès naturel à la spiritualité, au point que c’est à la religiosité qu’il manifeste que nous reconnaissons l’apparition du genre humain il y a 50 000 à 100 000 ans. La crainte est le moteur de cette religiosité naturelle, que les hommes se sont donnée à eux-mêmes pour se rassurer face à leur propre précarité. Elle se caractérise par une scission entre le sacré et le profane. Les hommes se donnaient alors des prêtres en disant : « Toi, tu es le plus malin d’entre nous. Sers donc d’intermédiaire les puissances d’en-haut et nous afin qu’elles nous soient favorables » . Il y avait également un autel, un pierre sacrée sensée concentrer toutes les forces cosmiques. Et il y avait une victime, généralement un prisonnier capturé d’une tribu voisine, comme Mel Gibson le représente remarquablement dans Apocalypto. Le prêtre arrachait alors le coeur de la victime et l’offre sur l’autel en disant : « Dieux, maintenant, est-ce bon ? Cette fois-ci, est-ce que cela suffira ? ». Le Christ est venu vous arracher à cette religiosité naturelle, mais remarquez qu’elle survit encore, même au sein de l’Église. Est-ce qu’on est chrétien parce qu’on allume une bougie quand ça va mal ? Est-ce qu’on est chrétien parce qu’on a marché jusqu’à saint Jacques de Compostelle pieds nus ? Est-ce qu’on est chrétien parce qu’on est proche du prêtre, qu’on a sa faveur, ou que sa chasuble nous a frôlé ? Non, lorsque ces comportements sont motivés par la peur, et le souci de monter vers Dieu par soi-même.
Catéchèse sur la foi adulte et la religiosité naturelle