Comme je l’ai dit plus haut, leur tradition n’a pas une origine terrestre, ce qu’ils professent conserver avec tant de soin n’est pas l’invention d’un mortel, ni ce qui est confié à leur foi une dispensation de mystères humains. Mais c’est en vérité le Tout-Puissant lui même, le Créateur de toutes choses, l’invisible, Dieu lui-même qui l’envoyant du haut des cieux, a établi chez les hommes la Vérité, le Verbe saint et incompréhensible et l’a affermi dans leurs coeurs. Non, comme certains pourraient l’imaginer, qu’il ait envoyé aux hommes quelque subordonné, ange ou archonte, un des esprits chargés des affaires terrestres, ou de ceux à qui est confié le gouvernement du ciel, mais bien l’Artisan et l’organisateur de l’univers : c’est par lui que Dieu a créé les cieux, par lui qu’Il a enfermé la mer dans ses limites : c’est lui dont tous les éléments cosmiques observent fidèlement les lois mystérieuses , lui de qui le soleil a reçu la règle qu’il doit observer dans ses courses journalières , lui à qui obéit la lune, brillant pendant la nuit , lui à qui obéissent les astres qui accompagnent la lune dans son cours , c’est de lui que toutes choses ont reçu disposition, limites et hiérarchie : les cieux et tout ce qui est dans les cieux , la terre et tout ce qui est sur la terre, la mer et tout ce qui est dans la mer, le feu, l’air, l’abîme, le monde d’en haut, celui d’en bas, les régions intermédiaires : c’est lui que Dieu a envoyé aux hommes. Non certes, comme une intelligence humaine pourrait le penser, pour la tyrannie, la terreur et l’épouvante , . nullement, mais en toute clémence et douceur, comme un roi envoie le roi son fils, Il l’a envoyé comme le dieu qu’il était, il l’a envoyé comme il convenait qu’il le fût pour les hommes – pour les sauver, par la persuasion, non par la violence : il n’y a pas de violence en Dieu. . Il l’a envoyé pour nous appeler à lui, non pour nous accuser : il l’a envoyé parce qu’il nous aimait, non pour nous juger. . Un jour viendra où il l’enverra pour juger, et qui alors soutiendra son avènement ?
Lettre à Diognète, Chapitre 7