Telle étant la force de ces preuves, il ne faut donc plus chercher auprès d’autres la vérité qu’il est facile de recevoir de l’Église, car les apôtres, comme en un riche cellier, ont amassé en elle, de la façon la plus plénière, tout ce qui a trait à la vérité, afin que quiconque le désire y puise le breuvage de la vie. C’est elle, en effet, qui est la voie d’accès à la vie , “tous” les autres « sont des voleurs et des brigands ». C’est pourquoi il faut les rejeter, mais aimer par contre avec un zèle extrême ce qui est de l’Église et saisir la Tradition de la vérité. Eh quoi ! S’il s’élevait une controverse sur quelque question de minime importance, ne faudrait-il pas recourir aux Églises les plus anciennes, celles où les apôtres ont vécu, pour recevoir d’elles sur la question en cause la doctrine exacte ? Et à supposer même que les apôtres ne nous eussent pas laissé d’Écritures, ne faudrait-il pas alors suivre l’ordre de la Tradition qu’ils ont transmise à ceux à qui ils confiaient ces Églises ?
St Irénée, Traité contre les hérésies, Livre 3, Chapitre 4
Cours d’introduction aux Pères grecs sur la mosaïque de saint Irénée