La sainteté n’est pas un privilège interdit à certains et réservés à d’autres. Elle est la commune destinée et la commune obligation de tous .

Les uns, en effet, absorbés dans le tourbillon des affaires, n’ont d’autre souci que d’amasser des richesses, tandis que leur âme souffre misérablement de la faim. Les autres, littéralement livrés aux passions, s’avilissent, dans leur attachement à la terre, au point d’émousser et d’abolir en eux le goût des biens qui dépassent les sens. D’autres, enfin, qui se consacrent à la direction des affaires publiques, n’ont de sollicitude que pour le bien de l’État et oublient leurs propres intérêts. C’est pourquoi, Vénérables Frères, à l’exemple de François de Sales, vous ferez comprendre aux fidèles, que la sainteté n’est pas un privilège accordé à quelques- uns et refusé aux autres, mais la commune destinée et la commune obligation de tous , que la conquête de la vertu, bien qu’elle exige des efforts – efforts compensés par la joie du coeur et par des consolations de toute nature –, est la portée de toute les âmes moyennant l’aide de la grâce, que Dieu ne refuse à personne.

Rerum omnium perturbationem, Pie XI 1923

Cours d’introduction au droit ecclésial sur le canon 208