C’est que toujours ce qui agit est supérieur à ce qui souffre l’action, et que le principe est supérieur à la matière. La science en acte se confond avec l’objet auquel elle s’applique. Mais la science en puissance est pour l’individu seul antérieure dans le temps. Absolument parlant, elle n’est point antérieure dans le temps. Mais ce n’est point lorsque tantôt elle pense et tantôt ne pense pas, c’est seulement quand elle est séparée que l’intelligence est vraiment ce qu’elle est, et cette intelligence seule est immortelle et éternelle. Du reste, cette partie de l’intelligence ne nous donne pas la mémoire, parce qu’elle est impassible. L’intelligence passive, au contraire, est périssable, et, sans le secours de l’intelligence active, l’intelligence passive ne peut rien penser.
Aristote, Traité de l’âme, livre 3, Chapitre 5
Cours de Théologie fondamentale II sur la science théologique