Maintenant, en récapitulant ce qui a été dit de l’âme, nous répéterons que l’âme est en quelque sorte toutes les choses qui sont. En effet, les choses sont ou sensibles ou intelligibles, et la science est en quelque façon les choses qu’elle sait, de même que la sensation est les choses sensibles. Comment cela est-il possible, c’est ce qu’il faut rechercher, et le voici : la science et la sensation sont divisées, selon les choses mêmes qu’elles embrassent : celle qui est en puissance, selon les choses en puissance, celle qui est en toute réalité, en entéléchie, selon les choses en entéléchie. Le principe qui sent et le principe qui sait dans l’âme sont en puissance les objets mêmes : ici, l’objet qui est su, et là, l’objet qui est senti. Mais nécessairement, ou il s’agit ici des objets eux-mêmes, ou seulement de leurs formes , et ce ne sont certainement pas les objets , car ce n’est pas la pierre qui est dans l’âme, c’est seulement sa forme
Aristote, Traité de l’âme, livre 3, Chapitre 8, verset 431b20