Faire le bien fait du bien

En saisissant la nostalgie d’une plénitude qui dépasse l’interprétation légaliste des commandements, le bon Maître invite le jeune homme à entrer dans le chemin de la perfection : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux , puis viens, suis-moi ».

Comme on l’a fait pour la partie précédente de la réponse de Jésus, celle-ci doit être lue et interprétée dans le cadre de tout le message moral de l’Evangile et, spécialement, dans le cadre du Discours sur la Montagne, des Béatitudes, dont la première est précisément la béatitude des pauvres, des « pauvres en esprit », comme le précise saint Matthieu, ou encore des humbles. Dans ce sens, on peut dire que les Béatitudes font aussi partie de l’espace ouvert par la réponse que Jésus donne à la question du jeune homme : « Que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle ? ». En effet, chaque béatitude promet précisément, selon une perspective particulière, ce « bien » qui ouvre l’homme à la vie éternelle, et plus encore qui est la vie éternelle elle-même.

Veritatis splendor n°16

Cours de Théologie morale sur la morale incarnée