Il n’y a pas de canon sans communauté. La constitution d’un canon est souvent liée à des questions identitaires au sein de cette communauté. Et ces questions sont souvent précipitées lorsque cette identité est menacée. Ainsi la chute du temple de Jérusalem en 70 précipite la tenue de l’assemblée de Yabneh. Il est anachronique de parler de canon hébraïque. Il n’y a pas eu d’assemblée dotée d’une autorité ayant statué sur ce qui est canonique et ce qui ne l’est pas. Il y avait en Israël au Ier siècle les pharisiens, les saducéens, les samaritains, les esséniens, les zélotes et les nazoréens. Quand Jésus part de Moïse et des prophètes à Emmaüs, il interprète le Pentateuque et les prophètes. Lorsque Jésus tente de démontrer la résurrection des morts en ne s’appuyant que sur le Pentateuque, c’est parce qu’il s’adresse à des saducéens qui ne reconnaissent pas les livres prophétiques comme livres sacrés.
Cours d’Exégèse et de Révélation divine sur le canon des Ecritures