La grandeur de l’homme est la grandeur de ce qu’il recherche, celle de l’élan vers ce qu’il ne possède pas.

Autre chose, en effet, est d’arriver à la pureté, autre chose de s’y maintenir, autre chose encore est d’agir pour se relever de ses fautes, et autre chose d’agir pour ne pas souffrir que l’on y retombe. L’âme ici comprend de toute manière combien elle est grande, animée alors d’une immense et incroyable confiance, elle court vers Dieu, c’est-à-dire vers la contemplation de la vérité même, vers cette grande, sublime et mystérieuse récompense pour laquelle elle a tant travaillé.

Mais cet élan, ce désir de comprendre ce qui est vraiment et absolument, c’est le regard suprême de l’âme, elle n’en a pas de plus parfait, de meilleur, de plus droit. C’est donc ici le sixième degré. Car autre chose est de purifier l’œil de l’âme, de ne l’ouvrir ni en vain ni avec légèreté, de ne l’arrêter sur rien de mauvais, autre chose d’en conserver et d’en affermir la santé, autre chose enfin de porter, sur ce qu’il faut contempler, ce regard devenu juste et serein.

Traité de la grandeur de l’âme, Saint Augustin Chapitre 33

Cours de Théologie fondamentale II sur la théologie en tant que démarche ou discipline