Les philosophies nourrissent le désir de connaître le Christ

voyant la jalousie de Sara contre Agar, qui était plus honorée que sa maîtresse, Abraham aussi qui n’avait pris dans la philosophie humaine que ce qu’elle renferme d’utile, dit à Sara : « Voilà ta servante entre tes mains, fais d’elle ce que tu voudras , » comme s’il disait : j’ai pris la science du siècle comme la plus jeune et comme une simple servante , mais votre science je la respecte et l’honore comme la vraie maîtresse. Et Sara affligea l’Égyptienne , c’est comme s’il y avait : la corrigea et la réprimanda. Il a donc été dit avec raison : « Mon fils, n’oublie pas les enseignements de Dieu , ne te rebute pas devant ses réprimandes , car le Seigneur châtie celui qu’il aime. Tous ceux de ses enfants qu’il recevra dans le ciel, il les frappe ici-bas. » Envisagés sous un autre jour, les passages des Écritures dont nous venons de parler, présentent l’explication d’autres mystères , mais ils peuvent aussi très-bien signifier que la philosophie est la recherche de la vérité et de la nature des choses , et la vérité c’est Dieu lui-même, ainsi qu’il l’a dit : Je suis la vérité. Ils nous font aussi comprendre que les doctrines qui précèdent le repos dont le Christ est le centre, exercent l’esprit et éveillent l’intelligence, en faisant naître une ardeur et une sagacité propres à rechercher la vérité avec l’aide de la véritable philosophie que les initiés dans les choses saintes ont trouvée, ou plutôt qu’ils l’ont reçue de la vérité elle-même.

Clément d’Alexandrie, Stromates, Livre 1, Chapitre 5, 28