Vous qui êtes si proche de la Fontaine céleste, tirez-en de l’eau pour nous en faire part, lorsque nous mourons de soif sur la terre.

Ô esprits intéressés et passionnés pour vos plaisirs ! Est-il possible que, pour ne vouloir pas attendre un peu de temps afin d’en posséder de si grands, pour ne vouloir pas attendre un an, pour ne vouloir pas attendre un jour, pour ne vouloir pas attendre une heure, et pour ne vouloir pas attendre peut-être un moment, vous perdiez tous ces plaisirs pour jouir d’une misérable satisfaction, parce que vous la voyez et qu’elle est présente ? Ô mon Dieu, mon Dieu, que nous avons peu de confiance en Vous, de Vous refuser ainsi un peu de temps ! Et que Vous avez, au contraire, de confiance en nous, de nous donner des richesses inestimables en nous donnant Votre propre Fils , en nous donnant trente-trois ans de Sa vie qu’Il a passée dans des travaux incroyables , en nous donnant Sa mort cruelle et sanglante, et en nous donnant tout ce que je viens de dire si longtemps avant que nous fussions nés, sans que la connaissance que Vous aviez que nous ne garderions pas fidèlement ce trésor sans prix, Vous ait empêché de nous le donner, parce que Vous n’avez pas voulu, ô Père si doux et si secourable ! Qu’il tint à Vous qu’en le faisant profiter, nous pussions nous enrichir pour jamais ! Quant à vous, ô âmes bienheureuses, qui avez employé de telle sorte ces riches talents, que vous avez acquis un héritage de délices éternelles, apprenez-nous à les faire profiter à votre exemple : assistez-nous, et puisque vous êtes si proche de la Fontaine céleste, tirez-en de l’eau pour nous en faire part, lorsque nous mourons de soif sur la terre. »

La Prière de Sainte Thérèse d’Avila « Ô saintes âmes qui jouissez dans le Ciel des délices du Paradis »

Session sur la Révélation progressive de Marie dans l’église et le caractère eschatologique de l’église sur la distinction inadéquate de Marie et de l’Eglise