La dignitĂ© propre de l’ĂȘtre humain s’enracine dans son auto-possession, son auto-dĂ©termination. Puisque Dieu lui-mĂȘme ne conduit pas l’homme sans solliciter sa libertĂ©, il est contre-nature quâun homme en traite un autre uniquement comme un moyen. L’homme garde une libertĂ© Ă l’intĂ©rieur de ses conditionnements. Il nâest donc soumis Ă aucun instinct, mais seulement Ă des tendances. Bien que l’homme soit libre, certaines choses s’imposent Ă lui sans qu’il ne les ait choisies, et il est significatif que l’homme soit spontanĂ©ment gĂȘnĂ© de ce qu’il se passe en lui sans qu’il ne le veuille. Cela tĂ©moigne de la vocation des puissances spirituelles Ă dominer sur les puissances sensibles. Avant la chute, la personne Ă©tait dans une harmonie passionnelle qui ordonnait tout en l’homme Ă sa fin. L’homme se possĂ©dait aisĂ©ment, vivait dans la libertĂ© du don. Il va cependant perdre cette libre disposition de soi. Le baptĂȘme nous affranchit de certaines consĂ©quences du pĂ©chĂ© originel, mais pas de toutes. Il s’agit aujourdâhui de vivre adĂ©quatement son affectivitĂ© en visant la bĂ©atitude, notre destinĂ©e Ă©ternelle. Il ne s’agit pas pour y parvenir d’aseptiser notre affectivitĂ©, mais de lâintĂ©grer afin de l’ordonner aux dispositions prĂ©sentes dans le Christ JĂ©sus.
Cours de Morale fondamentale 2 sur lâinvolontaire et le volontaire