L’Eglise est la caisse de résonnance de la voix de Jésus

La prétendue neutralité des historiens n’existe pas. Les exégètes n’ont souvent trouvé que le Jésus qu’ils avaient cherché à trouver. L’historien ne peut pas comprendre la figure de Jésus tant qu’il considère que la foi de l’Eglise la déforme. Il faut certes une lecture critique des évangiles, mais l’événement et le témoignage sont inséparables. Il n’y a pas d’autre accès à la personne de Jésus que le témoignage ecclésial, caisse de résonnance de la voix de Jésus. Et l’explication la plus accueillante du Nouveau Testament est ce que la foi de l’église dit de Jésus de Nazareth. Il importe d’entrer en sympathie méthodologique avec l’objet que j’étudie. Or entrer en sympathie avec les évangiles revient à avoir la foi. Dans cette perspective, ce qui était suspect est largement réhabilité : la tradition orale qui a abouti à la rédaction des évangiles, la tradition oculaire, les reliques, la mémoire sociale, communautaire, l’histoire populaire. Ainsi il est illusoire de chercher la version originale du discours de Jésus puisque c’est un même discours qui a été prononcé plusieurs fois, d’abord par Jésus puis dans les Église. On reprend ce que Jésus a dit, mais on n’est pas tenu au mot à mot. Il y a conservation du contenu et liberté dans l’expression, il y a variabilité dans la stabilité.

Cours de Théologie fondamentale 3 sur l’historicité de la figure de Jésus