Des intuitions analogues ont surgi dans toutes les sagesses antiques

Il faudrait dire, de manière plus large, ce qu’a été cette période dans l’histoire de l’humanité. Car de la Chine taoïste et confucéenne aux rivages de l’Ionie et de la Grèce continentale, en passant par les bords du Gange parcourus par les ascètes philosophes et les rives de l’Euphrate où les Juifs exilés se remémorent et collectent leurs traditions, des intuitions analogues surgissent. Elles touchent à la conscience d’être soi, de ce que c’est qu’un être humain, corps et âme. Elles interrogent la nature de l’esprit, du mental, suivent les tracés du désir et des émotions, démontent les mécanismes de la pensée, la relation entre l’agent et l’action. Ce sont là les tout premiers chantiers de l’anthropologie, les prémisses de la psychologie. Carl Jaspers, dans les années 1940, en parle comme de la « période axiale », il évoque « ce prodigieux, cet unique instant qui dura quelques siècles et jaillit de trois sources : la Chine, les Indes et l’Occident

Ysé TARDAN-MASQUELIER, « Le secret du corps, c’est le soi. Réflexions à partir des textes de l’Inde ancienne », Les Cahiers jungiens de psychanalyse 114 (2005/2), 61–74, www.cairn.info/revue-cahiers-jungiens-de-psychanalyse-2005-2-page-61.htm

Cours de Morale fondamentale II sur les anthropologies orientale et hellénistique