Les sacrifices offerts, non pour obtenir la rémission des péchés, mais parce qu’ils étaient ordonnés par la loi, prescrits pour le culte, ils étaient absolument accueillis. Le Psalmiste demande donc que sa prière ressemble à ce sacrifice que ne souillaient en aucune manière les péchés de celui qui lui l’offrait, il demande que sa prière ressemble à la sainteté, à la pureté de l’encens, et sa demande nous enseigne que nos prières doivent être pures, et d’une odeur agréable. Telle est, en effet, l’odeur de la justice, le péché au contraire a une odeur fétide, dont le Prophète veut parler dans un autre endroit, disant : « Mes iniquités se sont élevées sur ma tête, et elles se sont appesanties sur moi, comme un fardeau insupportable, mes plaies ont été remplies de pourriture et de corruption. » L’encens est bon de soi et odoriférant , mais pour qu’il développe sa bonne odeur, il faut qu’il soit brûlé, de même la prière est bonne de soi, mais elle est meilleure, et d’une odeur plus suave , quand elle sort d’une âme ardente, que la ferveur anime, quand l’âme est un encensoir, où s’allume un feu dévorant. En effet, on ne mettait pas l’encens avant qu’il y eût du feu dans le réchaud, avant que les charbons fussent allumés. Faites de même dans votre âme, embrasez-la d’abord par le désir, avant d’y mettre la prière. Le Psalmiste prie donc, afin que sa . prière ressemble à l’encens, que l’élévation de ses mains soit comme le sacrifice du soir, car et l’encens et le sacrifice sont accueillis.
Saint Jean Chrysostome, Commentaire sur le psaume 140, 3
Cité par Lucien Deiss dans Le Printemps de la liturgie ou La Messe