Les anglicans disent que la preuve de tout article de foi nécessaire doit être puisée dans l’Écriture, mais ne disent pas qui doit l’y puiser.

Les Articles sont « évidemment conçus d’après ce principe qu’il faut laisser indécises les questions sur lesquelles roule la controverse. Ils énoncent ouvertement des vérités extrêmes et se taisent sur leur agencement. Par exemple, ils disent que la preuve de tout article de foi nécessaire doit être puisée dans l’Écriture, mais ne disent pas qui doit l’y puiser. Ils disent que l’Église a l’autorité dans les controverses, mais ne disent pas quelle autorité. Ils disent qu’elle ne peut rien imposer au delà de l’Écriture, mais ne disent pas où se trouve le remède quand l’Église dépasse son droit. Ils disent que les oeuvres faites avant la grâce et avant la justification sont de nulle valeur, et que les oeuvres faites après la grâce et après lajustification deviennent méritoires, mais ils ne disent pas un mot d’oeuvres faites avec l’aide de Dieu avant la justification. Ils disent que ceux-là sont bien et dûment choisis et envoyés pour prêcher et exercer le ministère, qui sont légitimement choisis et envoyés par les hommes auxquels l’autorité publique a été donnée dans la Congrégation, mais ils n’ajoutent point par qui l’autorité doit être donnée. Ils disent que les conciles convoqués par des Princes peuvent se tromper, ils ne précisent pas si les conciles convoqués au nom du Christ peuvent se tromper.

John-Henry Newman, Histoire de mes opinions religieuses, P136