Pour sauvegarder l’adage ‘tout est grâce’, les protestants ont dit que rien n’est dû au mérite ou aux actions matérielles. Le salut serait purement spirituel, et il leur semble dangereux d’affirmer que des sacrements, signes matériels, causeraient la grâce. Pour Luther, le sacrement est la garantie d’une promesse divine, dont il a par ailleurs la garantie dans sa foi. Les protestants reconnaissent la parole en tant que signe puisque c’est par elle que la Parole de Dieu est véhiculée, mais ils ne reconnaissent les autres que sur le mode de la concession. Le signe ne serait qu’exhortatif, il stimule la foi de manière psychologique, subjective, tout se passe à l’intérieur du sujet. Il signale l’intention de Dieu à condition d’être reçu dans la foi. Chez les protestants, il n’y a pas de présence du signifié dans et par le signe, mais le signifié passe par-dessus le signe. Le signe ne serait qu’un rappel subjectif. Dans le meilleur des cas, le signe est un signal qui rappelle au croyant la relation que Dieu veut. Ainsi un protestant dit que Dieu veut nous justifier, et qu’il a déterminé son intention par de signes matériels. Mais un catholique tient que Dieu a institué des signes, de spécification croissante dans l’intention manifestée en Jésus-Christ de nous sauver.
Cours sur les sacrements sur le regard protestant sur les sacrements