Oh ! Si nous, religieuses, comprenions le grand préjudice qui nous vient de tout cela, comme nous les fuirions ! Je ne comprends pas quelle consolation peuvent nous apporter nos proches (car si je laisse de côté le tort qu’ils nous causent pour servir Dieu, reste encore qu’ils troublent notre paix et notre repos) puisque nous ne pouvons jouir de leurs passe-temps, et ne manquons pas de pleurer sur une seule de leurs peines, souvent même plus qu’ils ne le font eux-mêmes. En vérité, s’ils procurent au corps quelque soulagement, l’esprit le paie cher, et la pauvre âme aussi. Ici, mes soeurs, vous êtes à l’abri de ce danger car, comme tout est en commun et que vous ne possédez rien en particulier ni les unes ni les autres, vous n’avez pas besoin des présents de votre famille.
Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 13