Puisque Tout ce qui est mu est mu par un autre, tout mouvement suppose un moteur non simplement en puissance mais déjà en acte. On peut ainsi remonter de nombreuses fois, à la recherche de l’origine d’un mouvement, mais la logique nous empêche d’envisager que l’on remonte ainsi indéfiniment. Car s’il n’existait aucun moteur au premier mouvement, il n’en existerait pas davantage de finalité que l’on puisse vouloir pour elle-même. A l’échelle de l’individu, cela conduirait à ne vouloir toute chose qu’en vue d’une autre, et impliquerait une incapacité à vouloir, à décider, du moins avec consistance. Il doit donc exister un moteur immobile, cause de tous les mouvements. Pour les hommes, ce moteur est le bonheur. Pour l’univers, ce moteur est Dieu, cause finale en acte. Ainsi, aucune chose n’est mauvaise par essence. Satan même est mauvais par liberté et le péché du pécheur n’est pas inscrit dans sa nature. Toute créature est bonne, en raison du bien qu’elle tient pour cause finale.
Cours de philosophie