L’homme en péchant, offense Dieu. Or d’où vient qu’une offense est remise à quelqu’un sinon de ce que l’esprit de l’offensé est apaisé à l’égard de l’offenseur ? Ainsi, dire qu’un péché nous est remis c’est dire que Dieu s’est apaisé à notre égard. Et cette paix consiste dans l’amour que Dieu a pour nous. Or cet amour de Dieu, considéré du côté de l’acte divin lui-même, est éternel et immuable , mais, envisagé dans l’effet qu’il imprime en nous, il peut s’interrompre parfois, selon que nous nous dérobons à lui et qu’ensuite nous le recouvrons. Cet effet du divin amour en nous, qui est enlevé par le péché, c’est la grâce qui rend l’homme digne de la vie éternelle et qui exclut le péché mortel. Voilà pourquoi la rémission du péché ne saurait se comprendre sans l’infusion de la grâce.
St Thomas
Cours de théologie morale sur la grâce