L’hébreux exprime donc la culpabilité avec de grandes nuances.

Le champ lexical de la faute est très présent, avec la transgression pesha, l’offense ’awôn qui s’utilise par le coupable et contient une nuance d’aveu, le péché hatta’ qui est une offense contre Dieu, un rendez-vous manqué, et le mal ra, terme générique peu utilisé dans le psautier, contraire de tov~. L’hébreux exprime donc la culpabilité avec de grandes nuances. Ce psaume est supposé de facture post-exilique, lorsque le peuple demande non seulement la loi mais un coeur capable de le recevoir. La foi en un Dieu d’alliance qui n’abandonnera pas son peuple malgré la souffrance est en effet une spécificité du retour d’exil. En déportation, loin du temple et des sacrifices rituels, on apprend qu’être privé de temple n’exempte pas de sacrifice, car dans tout sacrifice, il s’agit de s’offrir soi-même. Dieu se définit alors par sa justice hésed, terme difficile à traduire signifiant sa droiture, sa fidélité, son amour exigeant.

Session sur les psaumes sur le psaume 51