Ainsi, nous confesserons un seul Christ et Seigneur sans adorer un homme avec le Verbe, de peur que le fait de dire avec n’introduise dans l’esprit l’image d’une division , mais nous l’adorons comme un seul et le même, parce que son corps, avec lequel il siège auprès du Père lui-même, n’est pas étranger au Verbe : ce ne sont pas deux Fils, encore une fois, qui siègent auprès du Père, mais un seul selon son union avec sa propre chair. Que si nous rejetons l’union selon l’hypostase comme impossible ou comme choquante, nous voilà forcés de dire qu’il y a deux Fils , car de toute nécessité il faut diviser et dire que l’homme, à proprement parler, a été honoré du titre de Fils et qu’à proprement parler le Verbe issu de Dieu a par nature le nom et la réalité de la filiation. Il ne faut donc pas diviser en deux Fils l’unique Seigneur Jésus-Christ. Même si certains parlent d’union des personnes, cela ne servira en rien le discours correct de la foi, pour qu’il en soit ainsi. Car l’Écriture ne dit pas que le Verbe s’est uni la personne d’un homme, mais qu’il est devenu chair . Or que le Verbe soit devenu chair, ce n’est rien d’autre que ceci : le Verbe, tout comme nous, a participé au sang et à la chair , il a fait de notre corps son propre corps et il est issu homme d’une femme, non pour avoir rejeté le fait d’être Dieu et d’avoir été engendré de Dieu, mais par assomption de la chair, en demeurant ce qu’il était.
Seconde lettre de Cyrille à Nestorius (430)