La révélation n’est pas d’abord un texte. Dieu s’est fait homme, il ne s’est pas fait Bible. C’est une chose de connaître des vérités sur quelqu’un, c’en est une autre que de la connaître elle-même. Or il a plu à Dieu de se révéler sauveur, rédempteur en devenant homme en accomplissant le salut et en donnant son Esprit à ses Apôtres. Telle révélation ne peut s’accomplir que dans la communauté qui la reçoit. Jésus qui n’était pas illettré a voulu ne laisser aucun écrit, de sorte qu’il soit impossible de l’entendre ailleurs que dans le peuple qu’il a constitué. La Bible elle-même tient son intégrité de celle de l’Eglise qui l’a produite, et la foi par laquelle nous nous obtenons le salut est toujours celle de toute l’Eglise avant d’être la nôtre. Chaque génération n’a donc pas à découvrir la foi à neuf : le dépôt de la foi étant inchangé, l’intelligence de la foi grandit jusqu’à la fin des temps.
Cours sur les Sources métaphysiques de la théologie sur la révélation