L’Eglise contient déjà la réalité du Royaume dont elle est le signe.

L’Eglise sacrement du Royaume contient déjà la réalité du Royaume dont elle est le signe. Parler de la sacramentalité de l’Eglise, c’est parler de son instrumentalité. Elle n’est ni un outil facultatif pour notre sanctification, ni une portion anecdotique du Royaume. Je ne peux pas avoir une conception du royaume qui ne se réfère pas à l’Eglise. Il n’est donc pas question d’opposer les deux états de l’Eglise pour relativiser son état terrestre puisque si l’essence de l’Eglise est d’être dans la gloire auprès du Christ, elle ne fait qu’un avec ses membres terrestres en chemin vers la gloire. Ces théologiens considèrent que l’Eglise pérégrinante ne serait que la partie visible de ce qui existe par ailleurs de manière invisible réduisent tous l’Eglise à ce qu’on en voit. Ils sont tous bellarminiens, et leur compréhension du mystère de l’Eglise est nécessairement carente. L’appartenance à l’Eglise n’est pas d’abord administrative, mais dans la présence agissante de la grâce et la charité en acte. De même si je suis membre de l’Eglise mais que ma vie n’est pas soumise à la grâce, je suis apparemment membre de l’Eglise mais je ne le suis pas véritablement. On ne peut certes pas identifier l’Eglise pérégrinante à l’Eglise hiérarchique, mais il est possible d’identifier le royaume et l’Eglise dès lors qu’il est compris que c’est la participation à la grâce qui fait l’appartenance à l’Eglise. Et comme dans le Christ la nature visible est au service de la nature invisible, dans l’Eglise la dimension visible est au service de son achèvement invisible.

Cours d’Ecclésiologie sur le rapport entre l’Eglise et le Royaume