Je veux maintenant parler de deux sortes d’amour : L’un est purement spirituel, parce qu’il semble dégagé de nos sens et des mouvements de notre nature , L’autre est spirituel, mais nos sens et notre faiblesse y ont leur part. Ce qui importe, c’est qu’aucune passion n’entache ces deux manières de nous aimer, car dès que la passion intervient elle détruit toute harmonie , mais si nous pratiquons l’amour dont j’ai parlé avec modération et discrétion, tout deviendra méritoire, car ce qui nous semble mouvement de nature se transformera en vertu , pourtant, le spirituel et le naturel sont tellement entremêlés qu’il est parfois impossible de les distinguer, surtout si un confesseur est en jeu , en effet, si les personnes qui s’adonnent à l’oraison voient en lui un homme saint, et si elles sentent qu’il comprend leur cheminement spirituel, elles s’attacheront beaucoup à lui.
Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 7