L’amour spirituel ne s’inquiète pas, ne se tourmente pas

L’amour spirituel n’est pas ainsi , et si la faiblesse de notre nature nous fait tout d’abord éprouver quelque sentiment sensible, immédiatement la raison considère si les épreuves de l’âme aimée ne sont pas bénéfiques pour elle, si elles ne vont pas la faire grandir davantage en vertu , supporte-t-elle bien ces maux ? L’on prie Dieu de la rendre patiente afin qu’elle gagne des mérites. En est-il ainsi ? On n’éprouve aucune peine, au contraire on se réjouit et on se console, tout en souhaitant de tout coeur souffrir, plutôt que de voir souffrir cette âme, si l’on pouvait également lui accorder les mérites et les bénéfices de la souffrance , mais on ne s’inquiète pas, on ne se tourmente pas.

Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 8