Elle n’est pas détachée, la soeur qui a besoin de voir ses proches pour son propre réconfort

ici, si l’on revoit quelques parents, c’est pour leur consolation à eux. Mais la soeur qui a besoin de voir ses proches pour son propre réconfort, et ne se lasse pas après leur seconde visite – à moins qu’ils ne soient spirituels ou qu’elle ne fasse du bien à leur âme – qu’elle se considère imparfaite , qu’elle comprenne qu’elle n’est pas détachée, qu’elle n’est pas saine, et qu’elle ne peut jouir de la liberté de l’esprit ni posséder une paix absolue , elle a besoin d’un médecin.

Je ne connais pas de meilleur remède que celui de ne jamais revoir ses proches jusqu’à ce qu’elle se sente libre en esprit et ait fait des progrès , alors, à la bonne heure, qu’elle les voie de temps en temps – quand leurs visites lui seront devenues une croix – pour leur faire du bien, comme il n’est pas douteux qu’elle leur en fera , mais si elle a pour ses proches un amour trop sensible, si leurs peines la touchent démesurément, si elle écoute de bon gré leurs histoires mondaines, qu’elle soit bien persuadée qu’elle se portera préjudice et ne leur sera d’aucune utilité.

Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 12