Il n’y a pire voleur que celui qui vit dans la maison.

Une fois détachées de cela, et après avoir fait de grands efforts pour y parvenir, parce que la chose était de grande importance – ne perdez jamais de vue son importance – enfermées ici sans rien posséder, il semble que tout soit accompli et que nous n’ayons plus de sujet de lutte. Oh mes filles ! Ne vous croyez pas en sécurité et ne vous endormez pas, car vous seriez comme celui qui reste bien tranquille chez lui parce qu’il a fort soigneusement fermé ses portes par crainte des voleurs, mais les a laissés dans sa maison. N’avez-vous pas entendu dire qu’il n’y a pire voleur que celui qui vit dans la maison ? Or, c’est nous-mêmes qui demeurons dedans , si donc nous ne sommes pas extrêmement vigilantes, et si chacune de nous (comme s’il s’agissait de l’affaire la plus importante) ne se surveille pas de très prés, il y aura beaucoup de choses pour nous priver de cette sainte liberté d’esprit que nous cherchons, et empêcher l’âme de voler vers son Créateur sans être chargée de terre et de plomb.

Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 14