Le Christ avait un double pouvoir sur les sacrements : un pouvoir souverain et un pouvoir d’excellence.

Le Christ avait un double pouvoir sur les sacrements, nous venons de le dire : un pouvoir souverain qui lui appartient en tant qu’il est Dieu. Et ce pouvoir ne pouvait être communiqué à aucune créature, pas plus que l’essence divine. Il avait un autre pouvoir, celui d’excellence, qui lui appartient en tant qu’il est homme. Ce pouvoir-là, il pouvait le communiquer à des ministres, en leur donnant une telle plénitude de grâce que leur mérite aurait produit les effets des sacrements, qu’à l’invocation de leurs noms les sacrements auraient été sanctifiés, qu’ils auraient pu eux-mêmes instituer des sacrements et, sans les rites sacramentels, conférer l’effet des sacrements par leur seul commandement. L’instrument conjoint peut en effet transmettre d’autant mieux sa vertu à l’instrument séparé qu’il est lui-même plus puissant, comme la main à l’égard du bâton.

Saint Thomas, Somme théologique, III, q. 64, a. 4

Cours sur les sacrements, sur l’institution et la structure des sacrements