Dans la pratique catéchétique, cet ordre exemplaire doit tenir compte du fait que souvent la première évangélisation n’a pas eu lieu. Un certain nombre d’enfants baptisés dès la première enfance viennent à la catéchèse paroissiale sans avoir reçu aucune autre initiation à la foi, et sans avoir encore aucun attachement explicite et personnel à Jésus-Christ, mais seulement la capacité de croire mise en eux par le baptême et la présence de l’Esprit Saint; et les préjugés d’un milieu familial peu chrétien ou de l’esprit positiviste de l’éducation créent vite un certain nombre de réticences. Il faut y ajouter d’autres enfants, non baptisés, pour lesquels les parents n’acceptent que tardivement l’éducation religieuse: pour des raisons pratiques, leur étape catéchuménale se fera souvent en grande partie au cours de la catéchèse ordinaire. Ensuite, beaucoup de préadolescents et d’adolescents, qui ont été baptisés et qui ont reçu une catéchèse systématique ainsi que les sacrements, demeurent encore longtemps hésitants pour engager toute leur vie avec Jésus-Christ, quand ils ne cherchent pas à esquiver une formation religieuse au nom de leur liberté. Enfin les adultes eux-mêmes ne sont pas à l’abri des tentations de doute ou d’abandon de la foi, par suite notamment du milieu incroyant. C’est dire que la «catéchèse» doit souvent se soucier, non seulement de nourrir et d’enseigner la foi, mais de la susciter sans cesse avec l’aide de la grâce, d’ouvrir le coeur, de convertir, de préparer une adhésion globale à Jésus-Christ chez ceux qui sont encore sur le seuil de la foi. Ce souci commande en partie le ton, le langage et la méthode de la catéchèse.
Jean-Paul II, Catechesi Tradendae, 19
Inventaire des ressources magistérielles sur la catéchèse