Puis viennent la puberté, l’adolescence, avec ce que cet âge apporte de grandeurs et de risques. C’est le temps de la découverte de soi-même et de son propre univers intérieur, le temps des projets généreux, le temps où jaillit le sentiment de l’amour, avec les impulsions biologiques de la sexualité, le temps du désir d’être ensemble, le temps d’une joie particulièrement intense, liée à la découverte enivrante de la vie. Mais c’est souvent aussi l’âge des interrogations plus profondes, des recherches angoissées, voire frustrantes, d’une certaine méfiance à l’égard des autres avec de dangereux repliements sur soi, l’âge parfois des premiers échecs et des premières amertumes. La catéchèse ne saurait ignorer ces aspects facilement changeants de cette délicate période de la vie. Une catéchèse capable de conduire l’adolescent à une révision de sa propre vie et au dialogue, une catéchèse qui n’ignore pas ses grandes questions – le don de soi, la croyance, l’amour et sa médiation qu’est la sexualité – pourra être décisive. La révélation de Jésus-Christ comme ami, comme guide et comme modèle, admirable et pourtant imitable; la révélation de son message qui apporte réponse aux questions fondamentales; la révélation du dessein d’amour du Christ Sauveur comme incarnation du seul véritable amour et comme possibilité d’unir les hommes, tout cela pourra offrir la base d’une authentique éducation dans la foi. Ce sont surtout les mystères de la passion et de la mort de Jésus, auxquels saint Paul attribue le mérite de sa glorieuse résurrection, qui pourront parler beaucoup à la conscience et au coeur de l’adolescent, et projeter une lumière sur ses premières souffrances et celles du monde qu’il découvre.
Jean-Paul II, Catechesi Tradendae, 38
Inventaire des ressources magistérielles sur la catéchèse