Chose Ă©tonnante est la guerre qu’il faut soutenir sur ce point (et en particulier, nous, pauvres religieuses, mais aussi, je crois, les personnes qui ne le sont pas). En ce qui nous concerne, nous les religieuses, on dirait que nous ne sommes venues au monastĂšre que pour servir notre corps et en avoir cure chacune comme elle peut , lĂ , dirait-on, rĂ©side tout notre bonheur. Dans cette maison, il y a
peu de chance, en vĂ©ritĂ©, de pouvoir mettre ceci en pratique, mais je voudrais que vous n’en ayez pas mĂȘme le dĂ©sir. Prenez la ferme rĂ©solution, mes filles, de venir ici afin de mourir pour le Christ, et non pas afin de vivre dans le bien-ĂȘtre pour le Christ , le dĂ©mon vous fera entendre qu’il faut veiller sur sa santĂ© pour suivre et garder la RĂšgle de notre Ordre , et l’on prend si bien soin de soi pour la garder, que l’on meurt sans l’avoir respectĂ©e un mois ni peut-ĂȘtre un seul jour. Je ne sais donc pas ce que nous sommes venues faire ici.
Ste ThĂ©rĂšse d’Avila, Le chemin de la perfection, Chapitre 15