C’est de la maîtrise surnaturelle de leurs passions que les chrétiens tiennent leur unité.

À partir de Socrate, toute la philosophie grecque sera une économie du désir : elle sera eudémoniste, c’est-à-dire qu’elle tiendra le bonheur pour le souverain bien, bonheur qu’elle ne conçoit pas individuellement puisqu’elle ne définit pas l’homme hors de son tissu social. Si les Grecs se posent la question du vivre ensemble, c’est qu’elle s’est imposée à eux par la chute de Mycenne, cité palatiale de la chute de laquelle sont nées des cités composées d’une paysannerie et d’une aristocratie guerrière, sans liant social, le Temple ayant été perdu. Pourtant, le Christ seul nous fera entrer dans l’ère de la maîtrise des passions, demeurant encore debout sur la croix, donnant à Pierre une cause substantielle de retenir son épée : celui qui tue par l’épée périra par l’épée. C’est de cette maîtrise surnaturelle des passions que les chrétiens tiennent leur unité.

Cours de philosophie