C’est de la paternité divine que doit être dérivée notre connaissance de la paternité de l’homme.

Pour connaître le Père, Barth tient à ce qu’on ne parte pas de l’idée que l’on a d’un père mais de ce que les Écritures disent du Père. Il appelle à considérer l’écart qui sépare la paternité divine de la paternité humaine : la raison humaine conçoit un bon Père comme s’occupant de son enfant le nourrissant, le protégeant du malheur, l’aidant à réussir. Mais la révélation nous en donne une tout autre idée. Au lieu de la protéger, Le Père mène son Fils sur le chemin de la Croix il le conduit à un échec lamentable. Nous avons grand mal à accepter la paternité de Dieu qui ne veut pas pour nous le succès dans cette vie. Le critère de la paternité n’est donc pas à prendre chez l’homme pour en dériver une connaissance analogique de la paternité divine. Mais c’est de la paternité divine que doit être dérivée notre connaissance de la paternité de l’homme. Cela suppose une conversion et un acte de foi.

Cours de Théologie trinitaire sur Karl Barth