Dei Verbum indique néanmoins que « pour tenir compte de la dimension divine de la Bible » et arriver à une interprétation réellement « théologique » de l’Écriture, « trois critères de base » doivent aussi entrer en jeu : l’unité de l’Écriture, le témoignage de la Tradition et l’analogie de la foi. Le Concile se réfère à l’unité de l’Écriture parce que la Bible n’atteste l’entière vérité du salut que dans sa totalité multiforme. L’exégèse a développé des outils méthodologiques pour prendre en compte le canon des Écritures dans sa totalité comme point de référence herméneutique pour l’interprétation de l’Écriture. Il est ainsi possible de déterminer la signification de la place et du contenu des différents livres et des différentes péricopes. Par-dessus tout, comme l’enseigne le Concile, l’exégèse doit s’efforcer de lire et d’interpréter les textes bibliques dans le cadre plus large de la foi et de la vie du peuple de Dieu, qui sont soutenues au long des âges par l’action du Saint-Esprit. C’est dans ce contexte que l’exégèse recherche le sens littéral et s’ouvre au sens spirituel ou plénier (sensus plenior) de l’Écriture. « C’est seulement quand sont respectés les deux niveaux méthodologiques, l’historico-critique et le théologique, que l’on peut parler d’une exégèse théologique, d’une exégèse valable d’un livre. »
La théologie aujourd’hui : perspectives, principes et critères
Cours d’Exégèse et de Révélation divine sur Tradition et révélation