Cependant, comme c’est là une paix qui surpasse toute intelligence, même lorsque nous la réclamons dans la prière, nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut. Une chose que nous ne pouvons pas concevoir telle qu’elle est, il est évident que nous ne la savons pas. Et tout ce qui se présente à notre esprit, nous le repoussons, nous le rejetons, nous le réprouvons, nous savons que ce n’est pas ce que nous cherchons, quoique nous ne sachions pas encore en quoi consiste ce que nous cherchons.
Il y a donc en nous, pour ainsi dire, une savante ignorance, mais savante par l’Esprit de Dieu qui vient au secours de notre faiblesse. {…] Comment, en effet, « exprimer», quand on désire ce qu’on ignore ? Car si l’on ignorait totalement, on ne désirerait pas, et en revanche, si l’on voyait, on ne désirerait pas et on ne chercherait pas avec des gémissements.
Lettre de saint Augustin à Proba sur la prière
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