5. S’écarter du chemin de la justice à cause de la faveur des hommes ou pour un gain quelconque, c’est une preuve d’inconstance. Ainsi Balaam, pour l’amitié de Balac et ses présents, consentit à maudire le peuple d’Israël, contre l’ordre du Seigneur (Nombres, ch. 22, v. 17 et 18). Ou encore, ce jeune homme, par crainte de perdre ses richesses, s’éloigna, tout triste, du Seigneur Jésus qui lui conseillait la perfection… parce qu’il avait de grands biens, et il les aimait (Matt., ch. 19, v. 22). Les apôtres, pour éviter la mort, abandonnèrent leur cher Seigneur, et prirent tous la fuite (ch. 26, v. 56). An contraire, Mathathias, plein de mépris pour les honneurs et les présents que lui promettaient les envoyés du roi Antiochus, laissa tout ce qu’il possédait et s’enfuit dans les montagnes, afin d’observer la loi du Seigneur. Rien ne put le détourner de la voie droite, ni le désir de garder ses amis, ni la peur de perdre ses richesses (1er livre des Machabées, ch. 2. v. 28). Et saint Étienne, la mort le trouva constamment juste : les yeux fixés au ciel, accablé par les jets de pierres, il demeura ferme dans le Christ (Actes, ch. 7, v. 55). Saint Paul aussi avait la vertu de constance, lui qui s’écriait : « Pour moi, je suis prêt non seulement à porter des chaînes, mais encore à mourir à Jérusalem, pour le nom du Seigneur Jésus » (ch. 21, v. 13).
Le paradis de l’âme, saint Albert le Grand
XVI. La Constance