Premier livre de Samuel
1 S 25, 14-31
Abigaïl, la femme de Nabal, avait été avertie. L’un des bergers lui avait dit :
« Voici que David a envoyé des messagers depuis le désert, pour saluer notre maître ; mais lui s’est emporté contre eux. Et pourtant, ces hommes étaient très bons pour nous : nous n’avons pas été molestés, et rien n’a disparu de chez nous, tout le temps où nous avons parcouru avec eux la campagne. Ils étaient pour nous un rempart, de nuit comme de jour, tout le temps où nous avons été avec eux à faire paître les troupeaux. Maintenant, tâche de voir ce que tu dois faire, car le malheur est décidé contre notre maître Nabal et toute sa maison. C’est un vaurien : on ne peut même pas lui parler ! »
Abigaïl se dépêcha de prendre deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons tout préparés, cinq boisseaux d’épis grillés, cent gâteaux de raisins secs et deux cents gâteaux de figues qu’elle chargea sur des ânes. Elle dit aux serviteurs :
« Passez devant moi, je vous suis. » Cependant, elle n’avertit pas Nabal, son mari. Alors que, sur son âne, elle descendait à l’abri de la montagne, voici que David et ses hommes descendaient dans sa direction : elle les rencontra. Or, David s’était dit : « C’est donc en pure perte que j’ai protégé tout ce que possédait ce Nabal dans le désert, et que rien n’a disparu de ce qu’il possédait ! Il m’a rendu le mal pour le bien. Que Dieu amène le malheur sur David – ou plutôt sur ses ennemis –, et pire encore, si je laisse subsister parmi tous les siens, d’ici demain matin, un seul mâle ! »
Apercevant David, Abigaïl descendit vite de son âne, elle se jeta devant David, face contre terre, et se prosterna. S’étant jetée à ses pieds, elle dit :
« C’est moi, c’est ma faute, mon seigneur ! Permets à ta servante de te parler ! Écoute donc les paroles de ta servante. De grâce, que mon seigneur ne prête pas attention à ce vaurien de Nabal : il porte bien son nom ! Son nom est “le Fou”, et la folie l’accompagne. Mais moi, ta servante, je n’avais pas vu les serviteurs de mon seigneur, ceux que tu avais envoyés. Et maintenant, par la vie du Seigneur et par ta propre vie, puisque le Seigneur t’a empêché d’en venir au sang et de te sauver par ta propre main, qu’ils deviennent comme Nabal, tes ennemis et ceux qui veulent du mal à mon seigneur ! Et maintenant, ce présent que ta servante apporte à mon seigneur, qu’il soit remis aux serviteurs qui t’accompagnent. Pardonne, je te prie, l’offense de ta servante. Nul doute, en effet : le Seigneur fera à mon seigneur une maison stable, parce que toi, mon seigneur, tu as mené les combats du Seigneur et que, de toute ta vie, on ne trouvera pas de mal en toi. Un homme s’est levé pour te poursuivre et s’en prendre à ta vie, mais la vie de mon seigneur sera gardée précieusement avec celles des vivants, auprès du Seigneur ton Dieu, tandis que la vie de tes ennemis, le Seigneur la placera dans le creux de sa fronde pour la lancer au loin. Aussi, lorsque le Seigneur aura fait à mon seigneur tout le bien qu’il a prédit à ton sujet et qu’il t’aura institué chef sur Israël, ce ne sera pas un obstacle pour toi, ni un remords au cœur de mon seigneur, d’avoir versé le sang inutilement, en voulant te sauver par ta propre main. Et quand le Seigneur aura fait du bien à mon seigneur, tu te souviendras de ta servante. »
Cantique des cantiques
Ct 6, 4-10
LUI
Tu es belle, ô mon amie, comme Tirsa,
splendide comme Jérusalem,
terrible comme des bataillons !
Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent.
Ta chevelure : un troupeau de chèvres qui dévalent du Galaad. Tes dents : un troupeau de brebis qui remontent du bain ;
chacune a sa jumelle, nulle n’en est privée.
Comme une moitié de grenade, ta joue au travers de ton voile.
Soixante sont les reines,
quatre-vingts, les compagnes,
sans nombre, les jeunes filles.
Unique est ma colombe, ma parfaite, unique pour sa mère,
merveille pour qui l’a mise au monde.
Les jeunes filles l’ont vue, l’ont dite bienheureuse ;
reines et compagnes ont chanté ses louanges :
« Qui donc est celle qui surgit, semblable à l’aurore,
belle autant que la lune, brillante comme le soleil,
terrible comme des bataillons ? »
Je suis descendu au jardin du noyer voir le vallon qui verdoie,
voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers sont en fleurs…
ELLE
Je ne sais plus, mon âme m’a transportée sur les chars de mon peuple-prince.
Livre de Jonas
Jon 3, 1-5.10
La parole du Seigneur fut adressée de nouveau à Jonas :
« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne,
proclame le message que je te donne sur elle. »
Jonas se leva et partit pour Ninive,
selon la parole du Seigneur.
Or, Ninive était une ville extraordinairement grande :
il fallait trois jours pour la traverser.
Jonas la parcourut une journée à peine
en proclamant :
« Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ! »
Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu.
Ils annoncèrent un jeûne,
et tous, du plus grand au plus petit,
se vêtirent de toile à sac.
En voyant leur réaction,
et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise,
Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés.
Livre des Psaumes
Ps 24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc
Mc 1, 14-20
Après l’arrestation de Jean le Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Passant le long de la mer de Galilée,
Jésus vit Simon et André, le frère de Simon,
en train de jeter les filets dans la mer,
car c’étaient des pêcheurs.
Il leur dit :
« Venez à ma suite.
Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets,
ils le suivirent.
Jésus avança un peu
et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient dans la barque et réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela.
Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers,
ils partirent à sa suite.
Passion de Jésus-Christ selon saint Marc
Mc 14, 32-38
Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. » Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. » Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui. Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
1 Co 7, 29-31
Frères,
je dois vous le dire : le temps est limité.
Dès lors,
que ceux qui ont une femme
soient comme s’ils n’avaient pas de femme,
ceux qui pleurent,
comme s’ils ne pleuraient pas,
ceux qui ont de la joie,
comme s’ils n’en avaient pas,
ceux qui font des achats,
comme s’ils ne possédaient rien,
ceux qui profitent de ce monde,
comme s’ils n’en profitaient pas vraiment.
Car il passe,
ce monde tel que nous le voyons.