De même que ce n’est pas une apparence de moi qui va être dévorée par les bêtes, ce n’est pas une apparence du Christ qui a été crucifiée.

Soyez donc sourds quand on vous parle d’autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, fils de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié, et est mort, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d’entre les morts. C’est son Père qui L’a ressuscité, et c’est Lui aussi, le Père, qui à sa Ressemblance nous ressuscitera en Jésus-Christ, nous qui croyons en Lui, en dehors de qui nous n’avons pas la vie véritable.

Car si, comme le disent certains athées, c’est-à-dire des infidèles, il n’a souffert qu’en apparence – ils n’existent eux-mêmes qu’en apparence, – moi, pourquoi suis-je enchaîné ? Pourquoi donc souhaiter de combattre contre les bêtes ? C’est donc pour rien que je me livre à la mort ? Ainsi donc je mens contre le Seigneur !

Saint Ignace d’Antioche, lettre à l’Église de Tralles, n°10

Cours de philosophie médiévale sur les hérésies