Les discours que nous adressons au peuple, surtout du haut de la chaire sacrée, ont pour objet d’assurer aux hommes, non la vie du temps, mais celle de l’éternité, et de les préserver d’une perte sans retour, là tout est grand, tout est relevé dans la bouche de l’orateur chrétien, même quand il parle de l’acquisition ou de la perte des biens de ce monde, quelle qu’en soit la valeur. Car la justice, pour s’appliquer à ces intérêts de peu de valeur, n’en devient pas moindre, selon cette parole du Seigneur : « Celui qui est fidèle dans les petites choses, le sera aussi dans les grandes. » Ce qui en toi est petit, est petit , mais être fidèle dans les petites choses, c’est quelque chose de grand. La nature du centre qui exige l’égalité de toutes les lignes aboutissant à la circonférence, est la même dans un cercle étroit que dans un cercle plus étendu. Ainsi en est-il de la justice : si elle s’exerce dans les moindres choses, elle ne perd rien de sa grandeur.
Saint Augustin, De la doctrine chrétienne, 18
Cité par Lucien Deiss dans Le Printemps de la liturgie ou La Messe