Il n’y a de science que de ce qui est.

Si quelqu’un, en regardant de bas en haut les ornements d’un plafond, y distinguait quelque chose, il est prohable que tu ne manqueras pas de dire qu’il- regarde des yeux de l’âme et non de ceux du corps. Peut-être as-tu raison et me trompè-je grossièrement. Pour moi, je ne puis, reconnaître d’autre science qui fasse regarder l’âme en haut que celle qui a pour objet ce qui est, et ce qu’on ne voit pas, soit que l’on acquière cette science en regardant- en haut, la bouche béante, ou eh baissant la tête et en clignant les yeux, tandis que, si quelqu’un regarde en haut, la bouche béante, pour apprendre quelque chose de sensible, je ne dirai jamais qu’il apprend quelque chose, parce que rien de sensible n’est l’objet de la science, ni que son âme regarde en haut, mais en bas, quand même il serait couché à la-renverse sûr la terre ou sur la mer pour se livrer à ses recherches.

Platon, La République, livre 7, Chapitre 4