La première question d’ordre général qui se présente concerne le risque et la tentation de mêler indûment à l’enseignement catéchétique des perspectives idéologiques, ouvertes ou larvées, surtout de nature politico-sociale, ou des options politiques personnelles. Lorsque ces perspectives l’emportent sur le message central à transmettre jusqu’à l’obscurcir et à le rendre secondaire, voire à l’utiliser à leurs fins, la catéchèse est dénaturée jusque dans ses racines. Le Synode a insisté à juste titre sur la nécessité, pour la catéchèse, de se tenir au-dessus des tendances unilatérales divergentes – d’éviter des «dichotomies» – même sur le terrain des interprétations théologiques données à de semblables questions. C’est sur la Révélation que la catéchèse cherchera à se régler, la Révélation telle que la transmet le Magistère universel de l’Eglise, sous sa forme solennelle ou ordinaire. Cette Révélation est celle d’un Dieu créateur et rédempteur, dont le Fils, venu parmi les hommes dans leur chair, entre non seulement dans l’histoire personnelle de chaque homme mais dans l’histoire humaine elle-même dont il devient le centre. Cette Révélation est donc celle du changement radical de l’homme et de l’univers, de tout ce qui fait le tissu de l’existence humaine sous l’influence de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Une catéchèse ainsi conçue dépasse tout moralisme formaliste, bien qu’elle inclue une vraie morale chrétienne. Elle dépasse principalement tout «messianisme» temporel, social ou politique. Elle cherche à atteindre le fond de l’homme.
Jean-Paul II, Catechesi Tradendae, 52
Inventaire des ressources magistérielles sur la catéchèse