La civilisation romaine est en effet une civilisation urbaine, et le modèle souche de toute la romanité est la ville même de Rome. Elle reprend des Grecs la ville, la polis, la cité comme cadre idéal pour l’humanité, et romanise les peuples barbares qu’elle définit comme ne parlant ni grec ni latin. Ainsi se dessine la césure linguistique entre l’empire d’orient et l’empire d’occident, qui deviendra plus tard la césure entre l’église latine et l’église orthodoxe. La fin du caractère centralement urbain de la société est une des principales traces de la chute de l’empire romain. L’insécurité grandit, toutes les villes romaines se contractent, les aristocrates se réfugient dans leurs villas. Seule subsiste l’autorité du chef de la communauté chrétienne : l’évêque lié à sa cathédrale, le seul notable à ne pas pouvoir quitter la ville.
Cours d’histoire de l’église au Moyen-âge autour du Concile de Nicée