Par suite, le mal n’est pas un anti-bien. Saint Augustin à la suite de Platon et d’Aristote remarque que l’homme vise le bien dans tous ses actes, même les actes mauvais. Celui qui fait le mal est bon dans son essence, mais mauvais dans sa volonté. A celui qui oppose à cela la consistance de la souffrance, on peut répondre que ce n’est pas le mal qui nous ronge lorsque nous souffrons, mais le manque de santé. Preuve en est que l’on ne souffre pas, même lorsque de nombreuses maladies nous atteignent, tant que par cela, nous conservons encore notre bonne santé. La moralité consiste alors à faire coïncider le Bien absolu avec les biens intermédiaires. Et le péché est cette distance qui sépare le Bien absolu des biens apparents.
Cours de théologie morale sur la loi naturelle et le bien