La Tradition progresse dans la réception de l’évangile qui, lui, ne progresse pas. Le progrès de la tradition n’est pas d’abord suscité par le magistère, mais par la vie intellectuelle et mystique du peuple de Dieu. Le Christ lui-même ne tend pas vers une plénitude plus grande, mais l’Église qui est son corps tend vers la plénitude de la vérité manifestée en lui. Le peuple de Dieu est en marche vers l’assimilation des mystères du Christ jusqu’à ce que soit accomplie la Parole de Dieu. Le verbe adimplevit employé en DV n°7 comporte aussi la dimension de plénitude pour bien faire entendre qu’il n’y a rien à ajouter à l’évangile. La révélation est objectivement achevée mais subjectivement inachevée parce que l’Eglise n’a pas fini d’assimiler la révélation. La Parole de Dieu n’a pas achevé de porter son fruit dans l’humanité. La tradition est cette croissance dans l’expérience de la Parole de Dieu vraiment reçue dans l’humanité. C’est pourquoi nous pouvons parler d’une tradition vivante.

Cours de Théologie fondamentale I sur le rapport de la Tradition et de l’Ecriture