Autrefois la prière infligeait des calamités, mettait en déroute les armées ennemies, arrêtait les bienfaits de la pluie, mais maintenant la prière de justice détourne toute colère divine, monte la garde en faveur des ennemis, supplie pour les persécuteurs.
Aussi tout ce qu’elle sait faire, c’est rappeler les âmes des défunts du chemin qui conduit droit à la mort, fortifier les faibles, guérir les malades, délivrer les possédés, ouvrir les prisons, défaire les chaînes des innocents. C’est elle encore qui lave les fautes, repousse les tentations, arrête les persécutions, réconforte les timides, adoucit les magnanimes, guide les voyageurs, apaise les flots, paralyse les bandits, nourrit les pauvres, modère les riches, relève ceux qui sont tombés, retient ceux qui trébuchent, raffermit ceux qui restent debout.
Traité de Tertullien sur la prière
Office des lectures du III jeudi de Carême