Dès l’origine, le discours chrétien contient un discours de foi face aux juifs, débat religieux, et face aux païens, débat religieux et politique. Dans un deuxième temps, les chrétiens devront répondre aux hérétiques. Les juifs reprochent aux chrétiens de croire en un messie souffrant alors que les prophètes ont annoncé un messie glorieux, mais surtout de mettre leur foi en un homme condamné au nom de la loi parce qu’il trahissait la loi. Saint Justin développe une apologie scripturaire pour leur répondre. Les païens reprochent aux chrétiens d’être dupés par de grossiers mythes. Saint Justin leur répond qu’ils adorent le Dieu unique qu’étudient les philosophes, que les grecs connaissent et croient déjà en des événements tout aussi insolites que ceux de la révélation chrétienne, et que ce qui s’est accompli dans le Christ avait d’avance été annoncé. Il va encore plus loin, et affirme que la révélation de Jésus-Christ s’accorde avec les semences du Verbe présents dans la philosophie, même si elles ont été déformées par les démons dans la poésie, dans la philosophie.
Cours de Théologie fondamentale 3 sur l’approche historique de la théologie fondamentale et de l’étude de la crédibilité