La théologie post-tridentine est marquée par la querelle sur dialectique de la liberté et de la grâce

La théologie post-tridentine sera marquée par la querelle sur la grâce opposant Banez, théologien thomiste et Molina, jésuite, au sujet de la dialectique de la liberté et de la grâce, et une éventuelle concurrence entre l’un et l’autre, idée résiduelle de la réforme protestante. Banez met tellement l’accent sur la grâce qui voit comme infailliblement efficace qu’il est contraint d’inventer la notion de grâce suffisante. Molina met tellement l’accent sur la liberté qu’il est obligé de créer la notion de science moyenne qui permet à Dieu de prévoir les résultats des actions humaines. Il reste de cette querelle que la nature déchue à cause du péché est incomplète sans la grâce. La grâce devient donc nécessaire à l’accomplissement de la nature humaine et se trouve donc comme naturalisée. En réaction, on voudra préciser que le concept théologique de nature n’inclut pas la grâce, ce qui donnera lieu aux spéculations baroques et néo-scolastiques autour de la nature pure, une nature refermée sur elle-même et orientée vers une fin propre, à laquelle une grâce extrinsèque vient ajouter un étage supplémentaire Cette conception de la grâce sera officiellement condamnée, mais servira de substrat à la philosophie des Lumières, surévaluant les pouvoirs de la nature

Querelle sur la grâce, grâce suffisante, science moyenne, nature pure, Définition

Cours de théologie morale sur la grâce