Une hérésie est une tentation de préférer une interprétation subjective d’un aspect de la vérité révélée à l’acceptation d’un dogme. Il est vrai que le catéchisme ne pourra se contenter d’être la transmission d’une culture chrétienne sans risquer de devenir hérétique. Il n’en demeure pas moins que la vie de l’Église n’est que l’inventaire d’un coffre offert une fois pour toutes. Les gnoses de Valentin,de Marcion, un de ses disciples, qui sera reprise par Harnak ne reconnaissent pas le dieu de l’ancien testament, et avec la Torah elle-même. Le docétisme nie l’humanité de Jésus, l’arianisme sa divinité. C’est une tentation originelle que de rapetisser la révélation, tentation que reflètent les constantes tentatives de défigurer le christianisme. Cette même recherche de sécurité, ce même souci de se faire un dieu à notre convenance est encore celui à cause duquel le veau d’or a été forgé au pied du Sinaï. Or c’est parce qu’on ne maîtrise pas la manifestation de Dieu que la foi est une lutte.
Cours de philosophie médiévale sur les hérésies