Les chrétiens d’Occident et d’Orient ont « rivalisé » dans cet effort d’adoration du Mystère, sous l’aspect rituel et esthétique. Comment ne pas rendre grâce au Seigneur, en particulier pour la contribution apportée à l’art chrétien par les grandes œuvres d’architecture et de peinture de la tradition gréco-byzantine et de toute l’aire géographique et culturelle slave? En Orient, l’art sacré a conservé un sens singulièrement fort du mystère, qui poussa les artistes à concevoir leur effort de production du beau non seulement comme une expression de leur génie, mais aussi comme un service authentique rendu à la foi. Allant bien au-delà de la simple habileté technique, ils ont su s’ouvrir avec docilité au souffle de l’Esprit de Dieu.
Les splendeurs de l’architecture et des mosaïques dans l’Orient et dans l’Occident chrétiens sont un patrimoine universel des croyants, et elles portent en elles un souhait, je dirais même un gage, de la plénitude tant désirée de la communion dans la foi et dans la célébration. Cela suppose et exige, comme dans la célèbre icône de la Trinité de Roublev, une Église profondément « eucharistique », où le partage du mystère du Christ dans le pain rompu est comme immergé dans l’ineffable unité des trois Personnes divines, faisant de l’Église elle-même une « icône » de la Trinité.
Jean-Paul II, Ecclesia de eucharistia vivit, n°50
Cours d’Ecclésiologie sur l’Eglise eucharistique